Un jour, un chasseur nous a envoyé un faux témoignage

 Un jour, un chasseur nous a envoyé un faux témoignage

 

L'an dernier, un chasseur nous a identifiées dans une vidéo (sous le hashtag #ilsSachentNousChasson sans “s”), dans laquelle il explique nous avoir envoyé un faux témoignage, que nous avons publié. Il s’agissait du récit d’une mère de famille, obligée de rebrousser chemin un jour de battue pour protéger sa fille. L’auteur du texte démontre l’imposture en glissant dans son récit des majuscules qui forment l’acrostiche « LE RÉCIT EST FAUX ».

 

Nous tenons d’abord à rappeler que cette page a été créée suite à la mort de notre ami Morgan Keane, abattu par un chasseur dans son jardin en décembre dernier. Elle a pour but de libérer la parole et de dénoncer les abus des chasseurs, dont nous sommes trop nombreux à souffrir. Ce genre d’attitude démontre d’abord un manque profond d’empathie, et la volonté de museler la parole des victimes, en tentant de décrédibiliser une cause juste. Mais elle illustre aussi la peur que nous inspirons et la menace que nous représentons, nous tous qui osons remettre en cause des pratiques d’un autre âge et qui nous sommes enfin unis pour les dénoncer.

 

Ce n’est pas la première fois que nous recevons de faux témoignages. Lorsque la scène racontée est trop improbable, suspecte ou incomplète, il nous arrive de décider de ne pas la publier. Mais lorsque le témoignage ressemble à d’autres, que la situation se répète, nous décidons de vous faire confiance, même en l’absence de preuves. Cette confiance est nécessaire à la libération de la parole des victimes, et rien ne parviendra à l’ébranler, malgré les manœuvres perverses de ce genre d’individus.

 

Nos détracteurs seront sûrement ravis de ce petit stratagème. Mais les victimes de la chasse apprécieront peut-être moins la remise en cause de leur parole légitime et de leur besoin d’exprimer leur mal-être.

Merci de nous montrer votre vrai visage. Vous pensez nuire à notre cause mais, en réalité, c’est la vôtre que vous desservez, par l’absence totale de considération et le mépris dont vous faites preuve. Nous n’avons convaincu personne (et vous n’ont plus, bien au contraire, avec ce genre de comportements), nous ne faisons que rassembler ce que vit, pense et ressent une majorité écrasante. Les faits parlent d’eux-mêmes.

 

Nous souhaitons cependant rendre justice à l’auteur de ce texte qui a fait preuve d’une prouesse syntaxique (on aimerait bien, nous aussi, avoir du temps à perdre avec de telles bêtises) tout en démontrant ses indéniables talents de menteur en partageant avec vous nos échanges. On laissera les lecteurs jugent du mépris et de la perversité de cet individu qui prend la peine de nous remercier d'avoir publié « son témoignage » crachant ainsi à la figure de toutes les victimes, dénigrant leur souffrance et moquant ouvertement le soulagement que permet la libération de la parole.